Un savoir-faire familial

Le calibrage

C’est la technique utilisée pour la fabrication des assiettes et des plats. Le calibrage se pratique sur une calibreuse, sur laquelle est fixé un moule en plâtre. On pose sur ce moule une galette d’argile sur laquelle on fait descendre une lame de métal (le calibre) qui va plaquer l’argile sur la surface du moule et ainsi lui donner sa forme.

On peut calibrer en bosse (assiette plate) ou en creux (assiette creuse).

Juste après le calibrage on pratique une opération de finition manuelle très importante : le tournasage. Cette étape vise à donner un fini parfait au bord des assiettes. Après avoir placé la pièce sur le tour, on enlève le surplus de terre avec un outil appelé le tournassin et on lisse les aspérités de son bord afin d’obtenir une pièce avec un excellent état de surface.

Le coulage

C’est la technique utilisée pour fabriquer les pièces de formes comme les vases ou les gobelets.

On coule de la barbotine (terre liquide) dans un moule en plâtre. Le plâtre, qui est poreux, va lentement absorber l’eau de la barbotine et se recouvrir, petit à petit, d’une pellicule d’argile. Quand celle-ci est de la bonne épaisseur, on vide l’excédent de barbotine, puis on démoule la pièce.

Celle-ci va sécher lentement ; le temps de séchage dépend beaucoup du taux d’humidité et de la température extérieure, ainsi il varie selon les saisons ! Puis on pratique plusieurs opérations manuelles de finitions et de ponçage, afin d’obtenir une pièce lisse, sans aspérités, prête pour la première cuisson.

La première cuisson

La première cuisson de biscuit dure 9 heures, pendant lesquelles le four montera lentement jusqu’à la température de 1050° C. Les pièces sont empilées dans le four selon une organisation très précise, afin d’en mettre le plus possible, tout en assurant un bon calage et sans qu’elles se touchent ! Ainsi l’enfournement et le défournement sont des opérations qui peuvent s’avérer longues et délicates…

A la fin de la première cuisson, la pièce obtenue est plus solide que la pièce crue, mais elle est toujours poreuse, prête à recevoir l’émail. C’est le biscuit.

L'émaillage

La pièce en biscuit est plongée à la main dans un bain d’émail, additionné d’oxydes qui lui confèrent sa couleur. Chez Faïencerie Georges, nous utilisons plusieurs couleurs d’émail : le blanc (étain), le bleu de Nevers (cobalt), l'émail transparent, le jaune et le noir. Le biscuit étant poreux, il va immédiatement absorber l’eau contenue dans l’émail : ne subsiste alors sur la pièce qu’une fine couche d’émail cru, poudreux.

Puis la pièce émaillée est soumise encore à plusieurs opérations de finition manuelle destinées à “réparer” les coulures d’émail et les traces des outils de trempage, avant la cuisson.

La seconde cuisson

Les pièces destinées à être décorées à la main partent directement à l’atelier de décor, car nous décorons sur émail cru.
Après décoration, elles seront cuites à une température de 1000° C.

Les pièces qui seront décorées par chromographie subissent d’abord leur seconde cuisson, qui va vitrifier l’émail et lui donner sa solidité et sa brillance. Cette cuisson à 1150° C, une température supérieure à celle utilisée traditionnellement dans la faïence de Nevers, permet d’améliorer la solidité des pièces et leur durabilité.

La pose du décor par chromographie se fait donc sur émail cuit et nécessite une troisième cuisson pour fixer le décor sur l'émail.

Le décor à la main

Tous nos décors à la main sont réalisés sur émail cru, c’est-à-dire avant la 2ème cuisson. Cette technique traditionnelle de Nevers, héritée de quatre générations de décorateurs, signe la qualité et la délicatesse de nos décors.

Les couleurs, composées d’oxydes métalliques, sont appliquées au pinceau et à main levée.

L’étape préparatoire du poncif consiste à dessiner le décor sur une feuille de papier calque percée de petits trous pour en reporter ensuite les grandes lignes sur la pièce, avant de peindre chaque détail.

Une technique ancestrale qui distingue nos assiettes "made in France" et les rend uniques.